mardi 7 septembre 2010

Le Quai de Ouistreham, de Florence Aubenas



Florence Aubenas s’installe à Caen pour y chercher du travail, elle conserve son identité mais se colore les cheveux en blond et son CV ne mentionne qu’un baccalauréat et quelques expériences minimes. Elle s’invente un mari garagiste qui l’aurait entretenue ces dernières années et serait donc restée au foyer. Elle sera classée à Haut risque statistique par Pôle Emploi.
Etant donné son âge et son parcours, on l’oriente vers l’entretien, la propreté.
En période de crise, en 2009, elle raconte la difficulté à trouver des heures de ménage dans des entreprises diverses. Pas de CDI, ni de CDD, juste des heures de ménage.
Embauchée sur le ferry du Quai de Ouistreham, elle y récure les toilettes. Dans un camping, elle est chargée de nettoyer les bungalows à la chaîne, dans une entreprise de transports routiers, elle tente de s’attaquer à la crasse qui recouvre les douches. Elle raconte les levers aux aurores,  les interminables trajets entre deux sites, les formations désespérantes, le manque de respect, l’indifférence et la précarité.
Florence Aubenas partagera le quotidien de ces femmes dont personne n’ignore le sort mais dont personne ne parle.
Elle décidera de mettre un terme à son expérience une fois un CDI décroché. Son épopée durera six mois.
En toile de fond, le syndicalisme, les dernières grandes entreprises françaises telle que Moulinex, la misère humaine et sociale, l’impuissance des agents responsables de Pôle Emploi dans la mine de son crayon.
Je ne condamne pas ce livre trop durement. Il ne permet pas de mesurer les difficultés financières qui ne sont pas abordées. Ce livre est un témoignage, il n’apporte pas d’analyse. Et après lecture, il est difficile de savoir si on retient davantage l’expérience qu’a entrepris Florence Aubenas plutôt que le triste sort de ces femmes ô combien courageuses.
Je ne me suis pas sentie convaincue par le fait que Florence Aubenas ait été véritablement sensible et touchée par cette misère sociale, probablement parce que les riches portant un regard sur les pauvres ne permet pas toujours une vision objective de la dure réalité.


Béatrice

1 commentaire:

  1. Alors Isa ? Florence est elle convaincante avec ses heures de ménage ? Tu l'imagines aux commandes d'une grosse machine dévoreuse de carrelage ?
    Tu as baissé les bras avant le début ?

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